La technologie la plus disruptive de l’histoire du numérique ?

L’année dernière, Gartner a publié son Hype cycle (une analyse d’évolution d’une technologie) de l’intelligence artificielle. Un point remarquable concernant ce Hype Cycle a attiré l’attention des experts. Le Hype cycle de l’IA est le plus court parmi tous les cycles publiés par Gartner. Grâce à sa vitesse astronomique d’adoption, l’Intelligence artificielle est aujourd’hui considérée comme la technologie la plus disruptive de l’histoire du numérique.

Comment peut-on expliquer un tel essor de l’IA ?  

1.      Premièrement, cette technologie ne demande pas d’infrastructure en particulier. Pas besoin d’acheter une nouvelle machine pour se lancer, un simple ordinateur suffit.

2.      Deuxièmement, grâce au Cloud, il suffit d’avoir une connexion Internet pour utiliser les différentes applications avec IA embarquée. Pas besoin d’un système d’exploitation en particulier ou un programme spécifique. L’IA s’ajoute (presque) nativement aux applications métiers existantes.

3.      Finalement, grâce aux méthodes de Deep Learning, cette technologie est capable d’apprendre et se mettre à jour en toute autonomie lors de l’utilisation. Cela permet de réduire considérablement les délais de livraison des correctives et des améliorations.

Grâce à ces caractéristiques, la vitesse d’adoption de cette technologie par les utilisateurs bat tous les records de l’histoire du numérique. Cette affirmation est de plus en plus vraie pour l’IA générative, la technologie capable de produire le contenu (texte, image, vidéo) sur la base d’une instruction donnée par l’humain (prompt). Le lancement de ChatGPT en 2022 en est le meilleur exemple, avec plus d’un million d’utilisateurs atteint seulement 5 jours après son lancement.

Doit-on craindre cette arrivée massive de l’IA au sein de l’entreprise ?

Selon les estimations du cabinet de conseil McKinsey, « à peu près 70 % des emplois d'une économie développée pourraient être automatisés à plus de 50 % ». 

A l’échelle nationale, en Suisse, l’automatisation attendue par l’IA d’ici 2030, d’après un scénario médian, est estimée à plus d’un million d’emplois…. Alors, doit-on considérer l’IA comme une menace pour les collaborateurs au sein de l’entreprise ? Le développement de l’IA ne signifie pas forcément que des pertes nettes d’emploi.

En parallèle de la suppression des emplois existants, l’IA offre un potentiel de création de nouvelles activités, liées directement à la technologie en elle-même (hardware/software) et à la mise en œuvre de solutions numériques au sein des entreprises. Par ailleurs, des milliers d’emplois supplémentaires pourraient également être créés à mesure que l’automatisation et l’IA stimulent la croissance du revenu réel et la consommation, contribuant ainsi à la croissance économique.

La promesse de l’IA au sein de l’entreprise

Toutes les innovations technologiques peuvent provoquer la suppression de certains métiers et la transformation d'autres. L’invention de l’électricité a failli faire disparaître le métier de l’artisan cirier. Ensuite, les bougies ont trouvé d’autres usages dans la société et un tout nouveau secteur d’activité professionnelle (métier d’électricien) s’est développé et ne cesse de grandir.

La robotisation est un autre exemple de la transformation radicale des métiers. En Champagne, des chariots porteurs autonomes suivent le vigneron pas-à-pas grâce aux capteurs embarqués et permettent de transporter jusqu’à 300 kg de charge avec lui. Les vidanges avancent plus vite, avec la pénibilité et la charge en moins.

Tout comme les robots, qui n’ont pas pour objectif de remplacer les humains, mais plutôt de les soulager des tâches difficiles, dégradantes, exigeantes et dangereuses, l’intelligence artificielle est là pour libérer les collaborateurs de l’entreprise des tâches ennuyeuses et répétitives du quotidien et leur permettre de se concentrer sur les tâches à haute valeur ajoutée.